in English

L'Alphabet Musa pour le français



Tel que vu précédemment, l'alphabet Musa attribue une lettre à chaque son du français. L'objectif visé est que le langage oral et le langage écrit soient aussi similaires que possible. Une conséquence est qu'il y a beaucoup d'homonymes en français Musa : des mots qui s'écrivent différemment en alphabet romain mais qui sont identiques en alphabet Musa. Cependant, si les interlocuteurs français peuvent distinguer « Je l'ai fait cent fois. » de « Je les fais sans foi. » à l'oral, il leur est possible de les distinguer à l'écrit aussi! L'usage des marqueurs d'intonation est ici d'une aide précieuse.

Voyelles

Voici les voyelles du français et des exemples de leur utilisation:

si su ce sous
chez ceux sa sot
sait soeur sable¹ sol
saint un¹ cent son
¹ dans quelques variantes du français

Consonnes

Voici les consonnes, aussi avec des exemples:

bout doux gout
pou tout coup
vous zut joue
fou sou chou
mou nous agneau
loup roue parking
caillou huit oui

Le r perd son voisement à coté d'une consonne sourde:

 
bris pris

On entend aussi le r prononcé , , ou bien .

Enchaînement, Élision, et Liaison

Même si, en tant que francophones, nous ne le remarquons pas, le français est une langue étrange. Et je ne parle pas de son orthographe presque impossible à maitriser, mais bien de sa prononciation. En effet, le français est sans doute la seule langue où les frontières des mots à l'oral ne correspondent pas avec celles à l'écrit. Ces disparités sont dues aux enchainements, aux élisions et aux liaisons.

Considérons l'énoncé suivant : l'école des mes enfants. Il sera bien entendu prononcé lécol de mé zaⁿfaⁿ, ou même plutôt lécol demézaⁿfaⁿ. évidemment, une telle transcription, bien que réellement phonétique, amènerait d'innombrables problèmes de reconnaissance des mots constituant les phrases. Imaginez rencontrer pour la première fois l'expression uⁿ népifénomène ; il vous serait impossible de savoir si le mot inconnu est épiphénomène, avec une liaison, ou népiphénomène, sans liaison. Et il faudrait que les dictionnaires recensent toutes les formes possibles de chaque mot, comme enfant, nenfant, lenfant, denfant, renfant (comme dans premier enfant)... Ce serait un fouillis sans nom.

C'est pourquoi la transcription Musa respectera plutôt les frontières originales des mots. Mais peut-être faudrait-il premièrement mieux définir ce que sont les enchainements, les liaisons et les élisions. Un enchainement a lieu quand un mot se terminant par une consonne prononcée est suivi d'un mot commençant par une voyelle ou par un h dit muet : on prononce alors les deux mots comme si l'espace entre eux n'existait pas: cinq amis se prononce siⁿ kami ou siⁿkami.

Dans le cas d'une liaison, une consonne finale habituellement muette mais écrite devient audible devant la voyelle initiale du mot suivant : les (avec s silencieux) + enfants devient léz enfants. Si le premier mot se termine par une voyelle nasale, on ajoute un n (parfois avec perte du caractère nasal de la voyelle) : aucuⁿ + ami devient aucuⁿn ami; boⁿ + ami devient bon ami. Parfois, on crée une consonne à partir de rien : a + il devient a-t-il. Notons que seules cinq consonnes peuvent apparaitre lors d'une liaison: le z (cas le plus fréquent, et de loin, à cause d'us final du pluriel), le r (dans le cas des verbes en -er et des mots premier et dernier), le t (entre autre quand un mot finit par un d muet), le p (uniquement dans les cas des mots trop et beaucoup) et le k (dans les cas de certaines mots se terminant par g (cette liaison a tendance à disparaitre et est parfois remplacée par une liaison en g : un long hiver se prononçait autrefois un lon kiver et se prononce aujourd'hui un lon guiver, voire un lon iver).

Dans le cas de l'élision, une voyelle faible à la fin d'un mot — le plus souvent un e muet — disparait pour que la consonne précédente passe au début du mot suivant: je + arrive devient jarrive.

Et maintenant, comment le Musa traite-t-il toutes ce complexités de la prononciation du français? Pour les élisions, on reduit le premier mot sans combiner les deux mots: l'ami devient l ami:

l'ami 

Pour les liaisons, on ajoute la consonne de liaison à la fin du premier mot : les hommes s'écrit léz om.

  
les femmes les hommes les Halles

Comme il existe des liaisons dites obligatoires (comme les‿arbres) et des liaisons dites facultatives (comme portes‿ouvertes), cela signifie que celui ou celle qui écrit un texte aura parfois à décider si une liaison facultative sera ou non notée et donc prononcée à la lecture.

Dans les cas plus compliqués, toute une série de mots est transformée:


il n'y en a pas

H aspiré

Quand un mot commence par un h dit aspiré, en Musa on n'écrit pas cette lettre, qui signifie simplement que ni l'enchainement ni l'élision ni la liaison ne sont possibles, mais qui n'a pas de prononciation propre. Le hibou s'écrit simplement:



Dans certaines variantes du français, on fait parfois un coup de glotte — un arrêt très court de la respiration — dans le cas d'un h aspiré. On peut aussi le noter:



Le Trait d'union

Dans les cas de mots composé (comme arc-en-ciel) ou de noms ou démonstratifs suivis de particule adverbiale (cette chose-ci, celui-là), on écrit chaque élément séparément:

 arc-en-ciel
 cette chose-ci
 celui-là

L'E muet

Le e muet ou caduc constitue un autre problème. En effet, il peut être ou n'être pas prononcé selon le style de discours ou l'humeur du locuteur. Eh bien, comme le Musa se veut phonétique, eh bien, on l'écrira ou non selon le choix de l'auteur.

 au claire de la lune
 la lune brille

L'Accent tonique

L'accent tonique est une syllabe prononcée plus fortement dans un mot. Dans certaines langues, comme le latin ou l'anglais, l'accent tonique est très important, en particulier en poésie ou en musique. Au contraire, en français, certains vont jusqu'à dire qu'il n'y en a pas du tout, ce qui est faux. Le problème, c'est que, dans la manière habituelle de parler le français, ce ne sont pas tous les mots qui en portent un, mais bien des groupes de mots appelés groupes de souffle, c'est-à-dire un groupe de syllabes prononcées sans pause. Donc, chaque groupe de souffle porte un accent tonique sur sa dernière syllabe (hors e muet), qui sera marqué par une voyelle finale écrite en position haute.

Exemple

Maintenant que vous avez appris les lettres, pourquoi ne pas lire une phrase?


Plus ça change, plus c'est la même chose.


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